Mbouda Des journalistes traînés en justice pour diffamation
Mercredi, 19 Septembre 2012 08:48
justice-palaisL’affaire enrôlée lundi dernier au tribunal de première instance (Tpi) de Mbouda a été renvoyée au 20 août pour constitution du conseil de la partie civile. Maître Pierre Tchinda, maire Rdpc de la commune de Batcham, dans le département des Bamboutos, et trois employés de Radio Batcham Fm, émettant à Bafoussam, étaient devant la barre à Mbouda le lundi 16 juillet 2012.
Justin Yemeli Tallatadji, directeur général de ladite radio, Tsinda Tchuala Eutrope Beaudelaire, chef service des programmes en langues locales et Jan Byg-Mop Njansan, de son vrai nom Léopold Nguelo, animateur de l’émission «La Canne Amère», sont poursuivis par le premier pour «diffamation et propagation de fausses nouvelles». Au cours de l’audience de lundi dernier, maîtres Kadje et Tido, les avocats de la défense, ont présenté au parquet leurs lettres de constitution. Ce qui n’était pas encore le cas pour le conseil de la partie civile en la personne de Joseph Lavoisier Tsapy.
Pour ce motif, l’affaire a été renvoyée au 20 août 2012 pour «constitution du conseil de la partie civile, audition de ses témoins et ouverture des débats».Cette autre affaire contre la presse qui ne cesse de défrayer la chronique dans la région de l’Ouest en général et dans la ville de Bafoussam en particulier remonte aux 9 et 16 mai 2012. Ces jours là, Jan Byg-Mop Njansan avait relayé dans l’émission satirique «La Canne Amère», des articles du journal quotidien Le Messager, signé de Jean François Channon, portant sur la gestion de la commune de Batcham. Il y ressortait que 3 employés du contrôle supérieur de l’Etat avaient été arrêtés et écroués à la prison centrale de Kondengui pour avoir soustrait des documents compromettants concernant la gestion de ladite commune. Une information relayée avec des sources citées à l’appui qui coûte aujourd’hui un procès à Radio Batcham Fm.
Suite à une plainte déposée à la brigade de gendarmerie de Batcham, le commandant Emmanuel Tafre avait fait interpeler le 4 juillet le directeur général et le chef service des programmes en langue locales qui ont passé 48 heures en cellule.Le coordonnateur du Club Media Ouest (Cmo) avait alors commis un communiqué dans lequel il dénonçait « avec la dernière énergie une pareille démarche, qui met en péril la liberté de la presse. Et qui se situe aux antipodes des dispositions de la loi 90/052 du 19 décembre 1990 sur la Communication sociale au Cameroun ».
A ce jour, beaucoup de personnes se posent la question de savoir pourquoi le maire de Batcham a plutôt préféré porter plainte contre Radio Batcham Fm qui n’a fait que relayer une information vérifiée et équilibrée publiée par le journal Le Messager. Rencontrées, d’autres personnes qui attendent le verdict du tribunal estiment qu’il s’agirait plutôt d’un règlement de compte du maire de la commune de Batcham, huissier de justice de profession basé à Bamenda, qui aurait des antécédents avec Paul Kenne, le promoteur de Radio Batcham Fm.