Education de base: Les établissements clandestins défient le Mindub
Dimanche, 26 Août 2012 08:42

A Bilonguè, quartier situé dans l’arrondissement de Douala 3ème, plusieurs d’entre eux procèdent toujours à des recrutements. « Ça fait près de trois ans que nous fonctionnons, on n’a pas encore obtenu l’acte de déclaration de création et d’ouverture », dévoile la fondatrice de l’un des établissements incriminés. Etablie dans un foyer non loin du collège polyvalent Susanna, cette école n’a ni cours de récréation, ni des toilettes dignes de ce nom. Plus encore, elle abrite dans la même salle la crèche, la petite, la moyenne, et la grande session. Les élèves de la Sil et du CP peuvent également y prendre cours. «Les temps sont de plus en plus difficiles et il n’est guère facile de trouver un emploi» admet une enseignante avant d’ajouter. « Je pense qu’il serait très difficile pour le gouvernement d’y mettre fin car il a laissé faire. ».
A un vol d’oiseau du précédent, se trouve une autre école qui traine le même statut. C’est la crèche bilingue la nourrice. Située en plein cœur du quartier Bilonguè1, cet établissement est dans les locaux du foyer Haut-Nkam. Pire, un instituteur tient à lui seul plusieurs classes. «Pour la rentrée scolaire 2012/2013, nous avons cru bon de créer le cours élémentaire1», juge la fondatrice.Malgré l’interdiction de Youssouf Hadidja Alim ministre de l’éducation de base, nombre de ces établissements poursuivent les inscriptions. «Ces établissements clandestins sont beaucoup sollicités par les parents », constate un directeur qui justifie cela par le fait «qu’ils ont des taux de scolarités réduites et les parents les privilégient encore qu’ils offrent les mêmes services à moindres coûts».
Complicité des autoritésPour Ferdinand S., directeur d’une école en règle, «ces établissements clandestins font de la concurrence déloyale», puisqu’elles « n’ont aucune charge, elles se permettent de fixer des prix qui dépassent toute compréhension». Aux dires de plusieurs autres gestionnaires, les autorités éducatives sont complices dans le fonctionnement de ces écoles-là. « Ce sont les autorités qui encouragent cette anarchie d’autant plus que ce sont elles qui réceptionnent les dossiers des candidats libres venant des établissements durant les examens officiels ». Pourtant, à chaque fin d’année scolaire, un rapport dûment rempli par les chefs d’établissements est remis au Secrétariat à l’Education et à l’inspection d’arrondissement de base. Dans ce rapport, explique un directeur, il y une partie où il nous est demandé de donner la dénomination, le type d’enseignement, le nom du fondateur et la distance au kilomètre.